Traversée de la Seine a Berville sur Mer (27) !!!

Je suis allé traverser la Seine pas très loin de chez moi, le dimanche 30 septembre 2012. Je suis parti de Berville, un village situé dans l’Eure, à 5 kilomètres en amont d’Honfleur. A mi-chemin entre le pont de Normandie et celui de Tancarville, il mérite pourtant son qualificatif ‘’sur Mer ’’, puisque la Seine est maritime jusqu’à Rouen ! La mise à l’eau ne se fait pas directement sur les bords de Seine mais depuis un bras du fleuve qui pénètre dans le village, et qui se finit au pied d’un minuscule barrage. Avant les années 50, le village était prospère, avec une flotte de pêche qui prenait la mer à chaque marée haute, et de nombreux visiteurs qui venaient prendre le bac du Hode afin de rejoindre la Haute-Normandie. Depuis la construction du pont de Tancarville, les choses ont bien changé : il n’y a plus de bac ni même de pêcheurs, seulement quelques voiliers à l’abandon, et des chalutiers qui ont été installés dans les champs pour la déco ! Je me mets à l’eau 1 heure avant la marée haute, de façon à profiter de 2 heures d’étale pendant lesquelles le courant est quasi-nul. Les 300 premiers mètres pour rejoindre le fleuve sont vraiment cool, on se croirait dans la mangrove du Moule en Guadeloupe, les tarpons en moins... Je rejoins le point de confluence de la Risle et de la Seine, accompagné par des cygnes et sous le regard incrédule de quelques vaches normandes. Une fois sur le grand fleuve, la difficulté est de traverser celui-ci sans croiser la route d’un des gros navires faisant route entre Rouen et la mer… Le plus sûr est de longer la rive gauche et de s’approcher de la bouée verte qui marque le début du chenal que doivent emprunter obligatoirement tous les bateaux. Celui-ci n’est pas très large, environ 200 m soit 1 tiers de la traversée. Un coup d’œil attentif vers les ponts de Normandie et de Tancarville pour s’assurer qu’aucun géants des mers ne vient à ma rencontre, et c’est parti ! Je rame cool pour ne pas risquer de casser une pagaie qui a déjà de nombreuses sessions de vagues au compteur et au cas où, j’ai pris une pagaie de pirogue placée sur le pont de ma planche. 5 minutes plus tard, j’atteints la bouée rouge qui marque la fin du chenal : il ne me reste plus qu’à effectuer les dernières centaines de mètres de la traversée en toute sécurité. Je pose le pied sur les terres haut-normandes, un geste symbolique pour moi, car j’ai vécu quelques années à Dieppe et habitant maintenant près de Trouville, je monte assez souvent aux environs d’Etretat pour une belle session de SUPsurfing. Je ne m’attarde pas sur la rive droite, car je suis dans une zone de gabions où ça canarde sévère ! Après avoir laissé passer un cargo russe qui remonte le fleuve, je me lance dans la traversée retour du chenal. Je profite des bumps créés par le sillage du navire pour partir quelques instants au surf puis je croise un voilier qui taille la route au moteur vers Caudebec-en-Caux. Après un brin de causette avec l’équipage, me voici presque à bon port. Allez, encore un petit arrêt sur la rive droite de la Risle pour profiter du panorama à 360°, et admirer sous le soleil le phare de la Roque, le pont de Tancarville, le marais Vernier, les hauteurs du Havre, le Pont de Normandie, Honfleur, et la vallée qui mène à Pont-Audemer, et me voici enfin de retour à Berville !

- Question timing, la traversée de la partie dangereuse (le chenal à bateaux) prend environ 5 mn, alors qu’un navire venant du pont de Tancarville ou de Normandie met 15 à 20 minutes pour arriver selon sa vitesse. Gaffe quand même !
- Bien choisir les conditions météo pour ne pas galérer : soleil et pas de vent !
- Se mettre à l’eau une heure avant la marée haute, de façon à avoir suffisamment de temps pour se balader et effectuer la traversée relax. Une heure après l’étale, les courants reprennent de la vigueur et là, pas bon !
- J’avais prévu d’effectuer la première traversée en compagnie de Jean-Antoine Souyris, de Greg Vitry et de quelques autres bas-normands. Vu les très bonnes conditions météo ce dimanche, je me suis décidé au tout dernier moment. Trop tard pour prévenir Jas et qu’il soit à temps sur site, tandis que Greg était occupé à faire de la promo à Ouistreham…. J’ai donc fait l’aller-retour en solo. Pas très prudent je l’avoue, mais promis les gars, la prochaine traversée se fera avec vous !
- Les anciens m’ont parlé avec nostalgie de la belle époque où le village était prospère. Nous en sommes venus à parler du mascaret, qui a disparu suite à la construction de digues à l’entrée de l’estuaire, entre Honfleur et le Havre. Certains m’ont dit qu’il était de retour, ‘’de la taille d’un homme’’… Quelqu’un à des infos ???
Fabrice

Le temps est idéal en ce moment pour une petite balade (grand soleil et pas un brin de vent) à partir de Berville, même sans faire la traversée qui est un truc dangereux (et sans doute interdit...) à cause des cargos, et en se contentant de longer les bords de Seine ou pourquoi pas de remonter un peu la Risle uniquement à marée haute !!!